Il y a une noce à
deux maisons de la nôtre,
ne fermez pas les
portes…
ne nous
interdisez pas ce besoin
incongru de joie.
Le printemps ne
se sent pas obligé
de pleurer chaque
fois qu’une rose se fane.
Et quand, malade,
le rossignol devient muet,
il cède au canari
sa part de chant
et quand une étoile tombe,
aucun mal n’atteint
le ciel…
Il y a une noce,
ne fermez pas la
porte au nez de cet air
chargé de
gingembre et des prunes
de la mariée
qui mûrit
maintenant.
(Elle pleure et
rit comme l’eau.
Pas de blessure
dans l’eau. Pas de trace
d’un sang répandu
dans la nuit.)
L’on dit: L’amour
est fort comme la mort!
Je dis: Mais
notre appétit de vie est plus fort
que l’amour et la
mort,
même si nous ne
pouvons pas le prouver.
Mettons un terme
à nos rites funéraires
pour nous
associer
au chant de nos
voisins,
la vie est
évidente… et réelle comme la poussière!
de Mahmoud
Darwich