sabato 7 luglio 2012

Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

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La Natura è un tempio, e ha colonne viventi
che un mormorar confuso di parole riversano:
l’uomo va, e foreste di simboli attraversa
che lo scrutano con occhi familiari e intenti.

Come lunghi echi che da lontano si fondono
in una tenebrosa unità e immensa,
profonda come notte e come luce intensa,
i profumi i colori i suoni si rispondono.

So di profumi freschi come carni d’infanti,
come l’oboe soave, simili a prati verdi,
altri conosco densi e corrotti e trionfanti,

che s’espandono come le cose ove ti perdi,
e sono il benzoino, l’ambra, il muschio, l’incenso:
tutti cantano gli slanci dell’anima e del senso. 

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Charles Baudelaire
Les fleurs du mal, 1857